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Journée internationale des droits des femmes :
Hommage à Aimée Lemaire à l'Athénée royal Vauban à Charleroi

6 mars 2020.

Aimée Lemaire jeune
(c) Institut Destrée, Droits SOFAM 

Souvenir d'Aimée Lemaire offert à l'Athénée Vauban
par l'Institut Destrée et
la Fondation Millennia2025 Femmes & Innovation
(c) Institut Destrée, Droits SOFAM

Une partie de l’équipe pédagogique de l’Athénée Vauban (anciennement "Lycée de Charleroi"), avec l’appui de la Directrice, Mme Virginie Lennaertz, a organisé un travail avec les étudiantes et étudiants de l’établissement afin d'honorer la mémoire d'Aimée Lemaire tout en valorisant d'autres femmes d'exception au plan mondial. 

En accueillant les quelque quatre-vingt invité-e-s présents à la cérémonie, Mme la Directrice a notamment souligné que "à l’avant-veille de la Journée internationale des Droits des Femmes, nous sommes réunis ce soir pour commémorer les 20 ans de la plaque à la mémoire de notre ancienne préfète, Mme Aimée Bologne-Lemaire. Celle-ci a dirigé l’établissement entre 1943 et 1960, elle s’est battue avec conviction. Elle a laissé derrière elle son charisme, son humanisme et son courage. Nous reviendrons un peu plus tard sur le parcours de cette grande Dame". Mme Lennaertz a également tenu à lancer une vive interpellation : "L’enseignement n’est pas un endroit pour faire des économies", en rappelant que "effectivement, l’enseignement est un droit fondamental, un temps d’apprentissage où les moyens doivent être assurés pour former les jeunes qui nous sont confiés : les économies n’y ont pas leur place". 

Lors de la cérémonie officielle, le vendredi 6 mars 2020, en collaboration avec le Conservatoire "Arthur Grumiaux" de Charleroi, deux performances musicales ont été offertes par les élèves de la section Musique de Mme Sonia Thonon et Mme Christine Collart, accompagnés par Mme Nathalie Culot (ancienne élève de Vauban, aujourd'hui professeure de piano) : Théo Garcia au violoncelle et Emma Leupe à la clarinette. Parmi les élèves des Humanités artistiques, section Arts de la parole, de M. Jacky Druaux, professeur d'Eloquence et de déclamation, on peut citer Williana Weets, Rachel d'Aietti et Elea Carly. Le directeur du Conservatoire, M. Davide Ometto et la sous-directrice Mme Marianne Baivy ont contribué à cette belle organisation.

 

Restaurée, la plaque d'hommage à Aimée Lemaire (1904-1998), "Préfète du Lycée de Charleroi, Résistante au nazisme, Militante wallonne et féministe" a été dévoilée sous les applaudissements. Cette plaque avait été inaugurée il y a un peu plus de 20 ans, en 1999.

 

Une exposition consacrée à Aimée Lemaire et la présentant en trois facettes ("la Résistante", "la préfète rouge" et "une femme engagée") a également été inaugurée. De nombreux documents qui avaient été rendus disponibles par l’Institut Destrée et issus des archives d’Aimée Lemaire y sont présentés. Des "héroïnes", femmes actrices de développement au plan mondial, choisies par les élèves y sont aussi mises en lumière. On peut aussi admirer plusieurs réalisations des élèves de Mme Brigitte Lurkin sur la thématique du combat féministe et une biographie d’Aimée Lemaire par des élèves de Mme Jessica Zeoli.

 

Plusieurs prises de parole ont eu lieu lors de cet hommage. Avec notamment des interventions de la directrice de l'Athénée Vauban, d'une professeure de français, Mme Corinne Lalière, et des professeurs d'histoire, Mme Sandra Lovato et M. Julien Destatte. Deux échevines de la ville de Charleroi sont intervenues : Mme Julie Patte, 1ère échevine en charge notamment de l’Enseignement et Mme Françoise Daspremont, échevine en charge notamment de l’Egalité des chances.

 

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v Un lien avec Millennia2025 digintelles et "Génération Egalité" de l'ONU Femmes

 

Invitée par la Directrice de l'Athénée, Marie-Anne Delahaut a également eu l’occasion d’intervenir au nom de l’Institut Destrée et de la Fondation Millennia2025 Femmes et Innovation, en lui offrant le livre "Ensemble pour l'égalité !" et le cadre d'hommage à Aimée Lemaire. Comme ancienne du Lycée de Charleroi sortie de Latin-Math en juin 1974, directrice de recherche Société de l'information et Egalité des genres à l'Institut Destrée, elle a expliqué avoir eu la chance de rencontrer Mme Aimée Lemaire et de profiter de sa motivation féministe autant que de ses conseils humanistes, au point de les mettre en oeuvre en créant la Fondation Millennia2025 Femmes et Innovation. Elle en a profité pour saluer la présence de Jacques Lanotte, qui fut le premier à succéder à Aimée Lemaire comme directeur des travaux de l'Institut Destrée.

 

S'adressant notamment aux étudiant-e-s, elle a rappelé que : "Aimée Lemaire a osé tenir tête à la GESTAPO pendant la Seconde Guerre mondiale pour protéger ses élèves. Il se pourrait qu'une parente de l'une ou l'autre d'entre vous ait échappé à la déportation grâce à elle. L'hommage que nous lui rendons aujourd'hui n'en est que plus précieux. Son combat continue et je suis aussi mandatée par les Nations Unies pour promouvoir l'action internationale nommée Génération Egalité. Je serais heureuse que votre Athénée y participe et je me tiens à votre écoute si cela vous intéresse". 

 

> Lien vers toutes les photos de la cérémonie et de l'exposition réalisées par Xavier Bodson, XB Photography. 

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v Ressources

 

v Discours prononcé par les professeurs d’histoire Sandra Lovato et Julien Destatte, avec Williana Weets, étudiante de Rhéto en Art de la parole

   

Simone Veil, ministre de la Santé, a prononcé son Discours pour l'autorisation de l'avortement le 26 novembre 1974 à la Tribune de l'Assemblée Nationale à Paris, en voici un extrait :

"Actuellement, celles qui se trouvent dans cette situation ce détresse, qui s'en préoccupe ? La loi les rejette non seulement dans l'opprobre, la honte et la solitude, mais aussi dans l'anonymat et l'angoisse des poursuites. Contraintes de cacher leur état, trop souvent elles ne trouvent personne pour les écouter, les éclairer et leur apporter un appui et une protection".

 

"Ce discours a été prononcé dans un contexte particulier, mais combien de contextes particuliers ont touché et touchent encore des millions de femmes de par le monde ? Combien d'entre elles ont également été rejetées dans la honte et la solitude, juste parce qu'elles étaient des femmes, juste parce qu'elles ont voulu vivre leur vie d'enseignantes, d'écrivaines, de scientifiques, ou tout simplement de femmes ?"

 

"Aimée Lemaire nous a inspirés. Malgré les difficultés et les dangers, elle a été ce qu'elle avait envie d'être, c'est-à-dire une Résistante qui, au péril de sa vie, a défendu ses élèves et la liberté, on vous en a parlé. Une enseignante et une directrice d'école qui se battait pour ses élèves et pour que chacun ait un maximum de chance, quel que soit son milieu d'origine. Et, de façon générale, une femme engagée, féministe, luttant notamment pour l'égalité hommes-femmes, la justice salariale, la place des femmes sur les listes électorales, la contraception, une certaine légalisation de l'avortement, et active dans le Mouvement wallon, pour que les Wallons et les Wallonnes soient fiers de leur culture et prennent en mains leur avenir. Ce sont les trois aspects que vous pourrez découvrir dans l'exposition que vous allez découvrir après la cérémonie. Aimée Lemaire nous a encouragés à nous intéresser et à mettre en lumière d'autres femmes qui, comme elle, ont voulu l'égalité".

 

"En lançant ce projet, M. Destatte et moi-même n'étions pas certains qu'il aboutisse, mais c'était sans compter sur nos élèves, un peu partout ici. De la première à la rhéto, ils se sont mobilisés. Elles et ils ont voulu se faire entendre, elles et ils ont tout de suite pensé à leurs héroïnes, modernes ou plus anciennes. Elles et ils ont recherché celles que l'histoire et les hommes avaient parfois oubliées. Toutes les héroïnes qui nous sont proposées aujourd'hui sont leurs choix. Les élèves sont ici aujourd'hui, désireux de nous présenter toutes ces femmes et nous, professeurs, désireux de les en remercier.

 

Nous finirons comme nous avons commencé, par ces mots de Simone Veil : "Je ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent l'avenir. Les jeunes générations nous surprennent parfois en ce qu'elles diffèrent de nous. Nous les avons-nous-mêmes élevées de façon différente de celle dont nous l'avons été. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d'enthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême". 

 

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v Discours prononcé par Mme l'échevine Françoise Daspremont

  

A quelques jours de la Journée internationale des Droits des femmes, il est très important pour moi, en ma qualité d’Echevine de l’Egalité des Chances, de m’associer à des actions pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

 

Mon objectif, et mon rêve, est de faire de Charleroi une Ville non sexiste, un label qui sera décliné en plusieurs grands axes, notamment en travaillant avec vous, les jeunes, et ceux qui vous entourent. Tous les enfants qui doivent apprendre, dès le plus jeune âge, qu’une fille est égale à un garçon. Qu’il n’y a pas "une place" ou "un rôle" pour la fille, la sœur, l’épouse ou pour la grand-mère. Que les filles ne sont ni des princesses, ni des servantes, mais des futures cheffes d’entreprises ou mères au foyer, des mécaniciennes, des doctoresses, des échevines – voire des Premières Ministres, …. Elles ont le choix, et la société, et nous, adultes, et vous, les jeunes, devons les aider à faire valoir leur choix, à les faire respecter.

 

Vous honorez aujourd’hui cette grande résistante que fût Madame Aimée Lemaire. Son rôle extraordinaire, il est important de le rappeler. Parce que son combat contre le nazisme, contre l’intolérance et les inégalités en fait un être humain exemplaire mais aussi parce que son parcours prouve que la femme, que les femmes, sont "capables de". 

On parle souvent des super-héros. Il est plus que temps que nous sortions de l’ombre les héroïnes. Celles du passé, comme celles d’aujourd’hui. Celles qui ont fait des actions remarquables mais aussi celles qui se battent pour les autres, au quotidien. 

Les stéréotypes et les concepts bien ancrés du patriarcat ont la vie dure.  La lutte doit être menée par les femmes et par les hommes, par le politique, par l’associatif, sur les lieux de travail, dans la rue, mais aussi à l’école et à la maison. 

Attention, ce n’est pas une "guerre des sexes" ! Mais un combat à mener ensemble ! Et le respect doit être mutuel…

 

Vous, les filles, vous devez être conscientes de vos capacités, de vos droits, et les revendiquer, sans concession et sans relâche. Vous devez être solidaires entre vous et vous battre contre toutes les inégalités.

Et vous, les garçons, vous devez vous engager pour une société totalement égalitaire. On ne peut pas se définir comme étant contre les discriminations (le racisme, l’homophobie, par exemple) sans agir en faveur des droits des femmes. 

 

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